Le dispositif pédagogique décrit ici est celui mis en place par Paul Byache, en mathématiques avec des classes de collège en 2010.
Une description avec des copies d'écran est donnée ici : https://www.math.u-bordeaux.fr/WIMS_2010/presentation/Byache1.pdf (diaporama de présentation au colloque Wims, Bordeaux, 2010)
Le (principal) constat de départ est que l'hétérogénéité est grande en collège. L'avancement du cours étant contraint par le temps, le travail des élèves est régulièrement évalué, mais le rythme d'avancement est essentiellement le même pour tous : si une évaluation est mal réussie pour un élève donné, elle ne sera pas très souvent suivie d'une proposition de retravail, sauf si l'échec est assez important pour ralentir le travail de toute la classe.
Travail fait en classe :
- l'essentiel du travail fait en classe est de type "activité" (AER comme disent les didacticiens), le plus souvent sous forme de recherche collective. Une question est posée à la classe qui sera amenée à développer une ou plusieurs techniques mathématiques pour y répondre. On cherche à faire en sorte que les élèves s'interrogent sur une notion mathématique, qu'ils soient en activité
- ce travail de recherche est (principalement) contraint par le fait qu'il faut avancer dans le programme, qu'il y aura ensuite une leçon-bilan faite par le professeur, quelques exercices et éventuellement une méthode "type" détaillée
- la mise en activité fonctionne imparfaitement : quelques élèves n'ont pas le temps de s'approprier la notion ; quelques élèves n'entrent pas dans le jeu car ils savent que s'ils sont malins et qu'ils apprennent un peu leur leçon, ils arriveront bien à s'en sortir au DS, etc.
- le travail est évalué classiquement par un "DS" mensuel
Travail individualisé :
- avant le DS, les révisions sont données sous une forme de liste précise d'items à maîtriser (ces "items" sont trop isolés pour être appelés des "compétences" : cela peut être par exemple "lire graphiquement l'image d'un nombre par une fonction" ou encore "utiliser le théorème de thalès pour calculer une longueur"...)
- cette liste permet aux élèves de réviser efficacement. En complément, une classe virtuelle Wims propose des feuilles de travail regroupant des exercices à correction automatique : chaque exercice indique en commentaire l'intitulé de l'item correspondant, de façon à ce que les élèves puissent mieux se représenter à quel genre de question correspond tel ou tel item et à quel niveau de maîtrise ils en sont dans la résolution de ces questions
- le travail individualisé (avec Wims ou en révisions "classiques" : en utilisant les cahiers et le manuel papier) est proposé soit à la maison, soit en classe lors de séances dédiées. Lorsqu'il est fait en classe, il est guidé par un "plan de travail" permettant aux élèves de garder une trace de ce qui a été révisé et le cas échéant d'en rendre compte au professeur
- les objectifs de ce travail individualisé sont :
- favoriser l'autonomie des élèves
- mettre en place des méthodes de révision efficaces
- individualiser le rythme de travail
- permettre une autoévaluation avant le DS
- motiver les élèves (particulièrement lorsqu'il s'agit de préparer une évaluation de type "2e chance" - voir ci-après
DS individualisé de "2e chance"
- même si un élève s'est donné les moyens de bien réviser, il n'obtient bien sûr pas forcément une bonne note au DS. Ceci provient notamment du fait que les exercices du DS vont très souvent mélanger l'évaluation de plusieurs items car sinon, le DS n'évaluera qu'une connaissance mécanique des méthodes de calcul et pas du tout une certaine compréhension "véritable" des notions abordées
- sur le sujet du DS, figure la même liste d'items que celle donnée en révisions : chacun de ces items est évalué comme "acquis", "en cours d'acquisition" ou "non acquis"(le fait de n'avoir que 3 niveaux d'évaluation oblige l'enseignant à choisir si telle ou telle erreur est "importante" - elle fait baisser le niveau d'acquisition - ou si elle peut être "oubliée")
- chaque élève voit donc ce qui a été considéré comme bien maîtrisé / en cours d'acquisition / non suffisamment maîtrisé au DS. Les choses pourraient en rester là, mais ce serait dommage et notamment les très classiques exhortations à "approfondir telle ou telle notion" resteraient bien sûr lettre morte. La liste des "acquisitions" n'est pas convertie en note (mais les élèves peuvent facilement faire la conversion par proportionnalité ; et sont avertis que cette conversion aura lieu en fin de trimestre, pour calculer la moyenne de maths)
- chaque élève peut alors choisir 2 ou 3 items du DS qui n'ont pas été évalués comme "acquis". Plusieurs semaines plus tard, une nouvelle évaluation individuelle est proposée (sur papier), portant exclusivement sur ce choix de "rattrapage". Les élèves ont le choix des items à rattraper, ce qui les incite à chercher à comprendre quelle question correspond à l'évaluation de tel ou tel item
- si cette évaluation "2e chance" est réussie, elle annulera la précédente : c'est donc très motivant pour les élèves (d'autant plus que le sujet de l'évaluation "2e chance" ne comportera que des exercices n'évaluant qu'un seul item, ce qui est bien plus simple qu'un exercice mélangeant plusieurs techniques ou notions différentes)
- par contre, un retravail s'impose si on veut améliorer sa note ; de plus seule une partie des items évalués bénéficie d'une 2e chance
- pour réviser, s'entraîner, se tester, ils peuvent à nouveau utiliser les feuilles Wims et bénéficier - ou non - d'une séance en salle informatique dédiée à ce travail, avec la présence aidante du professeur et des autres élèves de la classe